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Psys, psychiatre, ou psychologue ?

Psy, psychologue, psychiatre, psychanalyste, psychothérapeute… Voici votre boussole pour vous repérer dans la jungle des psys ! Pourtant, savoir distinguer les différents psys est capital car tous n’ont pas les mêmes formations, les mêmes domaines de compétences, ni les mêmes particularités. Cette section est là pour vous aider à y voir plus clair parmi les « psys » et savoir ce que vous pouvez attendre de chacun d’entre eux. De plus, Il existe un dispositif légal qui encadre une partie des activités du domaine des psys. Voici donc un panel non exhaustif qui vous permettra de savoir à qui vous vous adressez. Petite boussole en milieu psys…

Nous partagerons cette section en plusieurs parties :

– Professions réglementées avec une formation indiscutable et reconnue : le psychologue, le psychiatre, le psychothérapeute et le psychomotricien

– Professions non règlementées : le psychanalyste, le praticien en psychothérapie, et le développement personnel

– Les différentes approches théoriques : cognitivo-comportementale, psychanalytique, systémique, et intégrative

1)    Professions réglementées parmi les psys (psychologue, psychiatre, psychothérapeute, et psychomotricien) avec une formation indiscutable et reconnue :

a)     Le psychologue :

Le métier ?

Le psychologue est un expert de la structure et du fonctionnement de l’activité mentale et des comportements associés. Il peut évaluer, à l’aide d’entretiens et/ou de tests divers, le fonctionnement affectif et cognitif du sujet. De plus, il est à même de conduire des psychothérapies qui peuvent prendre plusieurs aspects suivant sa formation théorique.

Par contre, n’étant pas médecin, il n’effectue aucune prescription, aucun arrêt de travail, et ne peut émettre de feuille de soins. A la différence du médecin, il n’a aucune formation systématique à reconnaître les intrications maladies physiques et psychiques. Contrairement au psychiatre qui est médecin, le psychologue ne peut ni les détecter ni les soigner.

Enfin, il est astreint à un code de déontologie, mais n’a pas de Conseil de l’Ordre. Tenu par le secret professionnel, il ne peut le lever qu’à l’exception d’une menace pour l’intégrité psychique ou physique du patient ou de ses connaissances. Tout au long de sa carrière professionnelle, il a des contrôles en individuel et/ou en groupe menés par un psychologue aguerri de son choix, comme le médecin généraliste a des groupes balint : le contrôle est son filet de sécurité (il sait qu’il ne sait pas tout).

Les études ?

Le titre de psychologue, protégé par la loi depuis 1985, est accessible après une formation universitaire de haut niveau (3e cycle, bac +5). Le numéro ADELI permet de s’assurer que le praticien exerce légalement.

Dans quels domaines ?

Dans le secteur de la santé, du sociale, de l’éducation, de la justice, du conseil, de la recherche…

Où travaillent-ils ?

Dans la fonction publique, en association, en libérale, ou en entreprise…

Quels types de psychologues ?

      – Psychologue clinicien :

Spécialiste des processus psychiques à l’origine des conduites normales ou pathologiques d’un individu, il rencontre des personnes présentant des difficultés d’ordre psychique. Donc, il doit permettre à son patient en souffrance de retrouver un équilibre psychique, compatible avec sa vie quotidienne. Il exerce à l’hôpital dans les services de psychiatrie ou autres services spécialisés (gérontologie, pédiatrie, oncologie…) ; au sein d’institutions ; auprès de la justice, pour les expertises, la rééducation des délinquants, la protection ; et en libéral. Enfin, il peut s’être spécialisé dans un âge bien spécifique (bébé, enfant, adolescent, ou adulte) ou bien être resté généraliste.

       – Neuropsychologue :

Spécialisé́ dans l’étude des liens entre le fonctionnement du cerveau et le comportement, il travaille sur les perturbations cognitives (mémoire, attention, langage, etc.), émotionnelles, psycho-comportementales, de même que les désordres de la personnalité́ apparaissant après des lésions cérébrales. Puis, il exerce dans les services de neurologie (adultes victimes de lésions cérébrales), dans les services spécialisés en neuropsychologie du vieillissement (évaluation de la personne âgée à risques), dans les services de rééducation fonctionnelle, en neuropédiatrie, pédopsychiatrie, et en libéral.

      – Psychologue scolaire:

Il apporte une assistance en classe aux élèves à besoins éducatifs spécifiques, ainsi qu’à tous les autres enfants en âge scolaire et notamment à leurs parents et enseignants en cas de problème d’ordre psychologique, pédagogique, éducatif et/ou scolaire. De plus, il assure aussi le lien entre les établissements scolaires et les institutions de la santé mentale pour aider les élèves en souffrance psychique. Enfin, il participe à l’orientation d’élèves en difficulté dans les apprentissages et/ou avec des troubles psychologiques et/ou avec de graves troubles du comportement vers des établissements scolaires spécifiques et plus adaptés à leurs besoins.

      – Psychologue du travail :

Il exerce dans les entreprises et est affecté aux ressources humaines, les instituts de sondage, les cabinets de recrutement ou les sociétés d’études marketing. Ses missions sont dans les domaines du recrutement et de la sélection du personnel, de l’organisation de la production et des services commerciaux, du suivi de carrières et de la formation professionnelle, de la gestion du stress et des conflits, de l’accompagnement social des restructurations, de l’évaluation des risques psycho-sociaux…

      – Psychologue du développement :

Il est le spécialiste du développement individuel humain, de la vie fœtale à la mort. Donc, il comprend et explique les changements et continuités qui marquent la vie d’une personne. Ainsi, il connait les processus qui vont influer sur ces changements et ce selon les différentes fonctions et dimensions de sa personnalité.

      – Psychologue social :

Il est le spécialiste des effets des facteurs sociaux sur le comportement humain. Donc, il essaie de comprendre et d’expliquer comment les pensées, sentiments et comportements des individus, sont influencés par la présence, implicite ou explicite des autres.

Remboursement ?

Les consultations des psychologues peuvent être prises en charge par la sécurité sociale. Mais seulement si on se rend dans un centre agréé par cette dernière, donc principalement les structures de la fonction publique. Exception : quelques rares mutuelles, sous prescription médicale, couvrent un petit nombre de consultations en libérale.

La psychothérapie ?

En plus de sa formation initiale, le psychologue peut avoir compléter sa formation par une spécialisation en thérapie familiale, en thérapie de couple, en thérapie cognitivo-comportementale, en thérapie interpersonnelle ou en psychanalyse… De plus, il peut mener des psychothérapies (voir le paragraphe c de cette section : « Le psychothérapeute » pour plus de détails sur en quoi consiste une psychothérapie) mais, bien que la loi l’y autorise sans détour, il est préférable, qu’il ait effectué un travail personnel.

b)    Le psychiatre :

Le métier ?

Le psychiatre s’occupe des « maladies mentales », classées et codifiées en fonction de symptômes (DSM-V, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Comme il est médecin avant tout, il pourra par conséquent démêler les problèmes d’ordre psychologique, et les symptômes derrière lesquels il faut soupçonner une pathologie organique. Parmi les « psys », il est le seul à pouvoir prescrire des médicaments qui soulagent la souffrance psychique lorsque cela s’avère nécessaire (antidépresseur, anxiolytique, psychotropes divers). Il peut également proposer ou imposer (dans de très rares cas) une hospitalisation dans un centre spécialisé de soin psychique. Enfin, il est astreint à un code de déontologie, dont l’application est garantie par un Conseil de l’Ordre.

Les études ?

Le psychiatre a fait des études de médecine, qui lui a permis d’étudier le corps humain, ses dysfonctionnements, ses TTTs, etc., pendant six années, avant de suivre une formation spécialisée (DES) en psychiatrie pendant quatre ans. Le numéro ADELI permet de s’assurer que le praticien exerce légalement.

Dans quels domaines ?

Dans le secteur de la santé, du sociale, de l’éducation, de la justice, de la recherche…

Où travaillent-ils ?

Dans la fonction publique, en association, en libérale…

Remboursement ?

Ses consultations sont remboursées en grande partie par la sécurité sociale à hauteur d’un montant fixe (le complément pouvant être pris en charge par la mutuelle) et sous réserve qu’il soit conventionné et fasse une feuille de soins.

La psychothérapie ?

La plupart des psychiatres, et il y a toujours des exceptions, n’ont pas fait d’étude spécifique et poussée en psychologie, ni dans une méthode de psychothérapie. Parmi leurs quatre années de spécialisation, une cinquantaine d’heures sont consacrées à de la formation sur les approches communes des psychothérapies et une autre cinquantaine d’heures à l’étude de deux approches psychothérapeutiques particulières. Se former à un type de psychothérapie reste une démarche personnelle. Il peut donc mener des psychothérapies mais, bien que la loi l’y autorise sans détour, il est préférable, comme pour le psychologue, qu’il ait effectué un travail personnel.

c)     Le psychothérapeute :

Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?

– Pour quoi ? A visée thérapeutique, elle est en général motivée par une envie de changement et/ou d’amélioration, par un désir de travail sur soi, ou encore par la volonté d’en finir avec des symptômes (dépression, anxiété, phobie, idées noires, certains troubles somatiques, etc.) qui expriment une souffrance psychique.

– L’objectif d’une psychothérapie est la résolution, par le patient lui-même, de ses difficultés, et ce à travers la relation qu’il établit avec le psychothérapeute. Au décours d’une psychothérapie, le patient accède à un savoir sur soi, « nouveau » ou refoulé, et développe ses capacités personnelles d’élaboration psychique et de réflexivité. Il gagne une certaine autonomie face aux difficultés qu’il subissait, de sorte qu’à l’issue du processus thérapeutique il n’a plus besoin du lien établi avec le psychothérapeute.

– La durée d’une psychothérapie est variable et son cadre (dispositif, fréquence, durée et tarif de la séance) est défini avec le patient lors des premières consultations. De plus, chaque psychothérapeute va se référer à un (ou plusieurs) courant théorique pour mener ce travail avec le patient.

Qui peut être psychothérapeute ?

Théoriquement, le titre de psychothérapeute désigne tous les professionnels capables d’effectuer une psychothérapie en ayant suivi une spécialisation psychothérapique spécifique (voir « Les différentes approches théoriques »). Toutefois, ces formations, de qualité, sont généralement dispensées par des écoles ou des sociétés savantes, et non pas universitaires. Il est donc très facile de suivre une de ces formations, et de considérer qu’on est compétent… alors que ce n’est pas nécessairement le cas.

Heureusement le titre de psychothérapeute est réglementé depuis un décret du 20 mai 2010. Seuls les psychiatres et les psychologues cliniciens sont détenteurs de plein droit du titre de psychothérapeute. Tous les autres doivent attester d’une formation supplémentaire telle que définie dans le décret.

Ce décret est une excellente nouvelle pour la profession du soin en santé mentale. En effet, elle permettra d’obtenir enfin une transparence qui n’était pas encore de mise. Toutefois, soyons réalistes, le délai entre la publication de ce décret et son application concrète (avec les régularisations nécessaires) va encore être long. De plus certains professionnels peu scrupuleux risquent de ne pas retirer de leur plaque le titre de « psychothérapeute ». Même s’ils ne sont pas autorisés légitimement à l’utiliser. Enfin, il existe une clause dans ce décret, dénommée « clause du grand-père ». Ce décret octroie le titre de psychothérapeute à toute personne qui a exercé comme psychothérapeute pendant 5 ans, sans vérification de sa formation ou compétence.

Enfin, cette loi censée limiter les dérives sectaires est contournée par des praticiens peu scrupuleux. En effet, ils s’autoproclament « praticiens en psychothérapie » ou encore tout simplement « thérapeutes ». Tous ne sont pas dangereux. Mais ces activités non encadrées prodiguées pas des thérapeutes le plus souvent peu formés peuvent facilement dériver vers des pratiques sectaires, voire franchement nocives.

Comment choisir un psychothérapeute ?

Notre conseil est donc le suivant :

– Choisissez un psychothérapeute qui est psychiatre ou psychologue. Car le fait qu’il pratique une psychothérapie est un avantage : cela signifie qu’en plus de l’enseignement universitaire, il est spécifiquement formé à une psychothérapie. Cela vous apporte la garantie d’une solide formation, et d’un exercice très strictement encadré en France.

– Si le psychothérapeute ne précise pas de titre de psychiatre ou de psychologue, se disant simplement « analyste » ou « systémicien » ou « cognitiviste », méfiez-vous… c’est qu’il ne peut se prévaloir d’aucun titre reconnu. En effet, il n’arbore qu’un titre non réglementé sans garantie de compétence minimale.

Il convient donc de s’assurer que le psychothérapeute que vous désirez consulter est bien ou psychiatre ou psychologue. Cela peut être demandé par téléphone avant de prendre rendez-vous. Devant une réponse négative, évasive ou embrouillée…passez au suivant. Vous pouvez aussi lui demander son numéro ADELI (c’est le numéro donné par l’ARS). Ou vous contactez l’ARS (Agence Régionale de Santé) de votre département pour savoir si cette personne est bien enregistrée, et peut donc prétendre au titre.

d)    Le psychomotricien :

Le métier ? Par et au travers du corps, le travail du psychomotricien vise à traiter, les troubles psychologiques ou psychiatriques. La relaxation, les techniques corporelles, font partie des outils du psychomotricien.

Les études ? D’une durée de trois ans le cursus, mêle un enseignement en anatomie fonctionnelle, physiologie, psychologie, et psychiatrie. La fin des études est sanctionnée par l’obtention du diplôme d’État de psychomotricité. Le psychomotricien doit posséder un numéro ADELI.

Dans quels domaines ? Dans le secteur de la santé, du sociale

Où travaillent-ils ? Dans la fonction publique, en association, ou en libérale

2)    Professions non règlementées parmi les psys (psychanalyste, praticien en psychothérapie, coach en développement personnel) :

a)     Le psychanalyste :

Qu’est-ce que la psychanalyse ?

D’abord, on pourrait définir une psychanalyse comme une psychothérapie, à long terme (plusieurs années). Son objectif est d’amener le patient à réduire au maximum ses processus inconscients. Le but est de mieux comprendre les réels motifs de ses comportements. Par cette démarche la personne espère devenir de plus en plus capable de vivre en toute liberté. Grâce à une écoute non directive, le psychanalyste aide le patient à faire émerger son inconscient. Celui-ci va ainsi  conscientiser, se structurer, donner du sens. Le psychanalyste ne donne aucun médicament (ce n’est pas sa compétence). Son soin est d’une autre nature. En effet, c’est un travail par la parole qui ne vise pas à guérir, mais à rencontrer l’inconscient. La guérison se produit, mais ce n’est pas le projet de la psychanalyse.

Qui peut être psychanalyste ?

Est psychanalyste celui qui se réfère à la théorie psychanalytique née de Sigmund Freud, et qui met en œuvre avec ses patients un dispositif analytique. Évident, mais pas si simple. En effet, l’État français ne légifère pas – encore – sur le statut des psychanalystes. C’est-à-dire que toute personne ayant satisfait à l’exigence première d’avoir complété sa propre psychanalyse peut se clamer psychanalyste. Comme la fin d’une psychanalyse ne se détermine par aucun critère objectif, autant dire que cette exigence est floue et d’aucune garantie de la formation du psychanalyste…

Heureusement, diverses sociétés psychanalytiques régulent et encadrent les activités des psychanalystes. Souvent psychologues ou médecins, mais pas nécessairement, les futurs psychanalystes doivent suivre un long parcours de formation au sein de ces sociétés. De plus, ce parcours est tant personnelle que théorique avant d’être reconnus par leurs pairs. Enfin, il peut prendre autour de dix ans. Mais tous les psychanalystes ne passent pas par cette longue formation.

Comment choisir son psychanalyste ?

Là encore il convient donc d’être vigilant sur la qualité de la personne. Notre conseil est de choisir un psychanalyste membre d’une société psychanalytique reconnue. Les principales sont sociétés : SPP, APF, SFP, ELP, Cause Freudienne, API. Et de plus, choisir soit psychologue, soit psychiatre car ils ont eu une formation solide.

b)    Praticien en psychothérapie :

« Praticien en psychothérapie » ou encore « psychopraticien » est une appellation récente qui découle de la loi sur le titre de psychothérapeute. Ainsi, les psychothérapeutes sans formation reconnue se sont ainsi regroupés. Parfois dans le meilleur des cas ce regroupement se fait au sein d’associations qui contrôlent la formation de leurs membres. Notre conseil : à éviter !

c)     Coach en développement personnel :

Dans cette catégorie, on retrouve les praticiens en coaching, parfois sérieusement formés, et certains thérapeutes aux idées parfois originales. On y rencontre aussi le plus de dérives sectaires. C’est un véritable fourre-tout : sophrologie, sophro-analyse, bio-énergétique, PNL, EMDR, hypnose et autres… Si elles ne sont pas nocives la plupart du temps, elles ne sont pas des psychothérapies. Le principe de ces méthodes est parfois reconnu, voire utile en accompagnement du travail psychothérapeutique réalisé par un professionnel. Mais il faut être très vigilant et ne pas donner son âme au premier gourou charismatique venu.

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